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Industrie ferroviaire: de la fertilité de la grappe

mobilettre

www.mobilettre.com – 15/04/2021

Comment améliorer la performance de la filière ferroviaire française, et partant, résister à la désindustrialisation de notre pays? En la matière les slogans et les déclarations d’intentions ne suffisent pas: c’est sur le terrain que ça se joue.

C’est la raison pour laquelle l’association CARE (pour Compétitivité, Accompagnement, Rail, Emploi), présidée par l’ancien directeur général de la FIF (fédération de l’industrie ferroviaire) Jean-Pierre Audoux, s’est inspirée du modèle Space dans l’aéronautique française, et propose la mise en place de grappes régionales d’entreprises afin de renforcer la supply chain ferroviaire. Concrètement, sur le modèle d’une première expérience pilote en Hauts-de-France, il s’agit de proposer à cinq ou six entreprises sélectionnées qu’un grand donneur d’ordres et un expert analysent leurs process et leurs performances, notamment au travers des problèmes de non-qualité, de retards, d’approvisionnement, de gestion des stocks etc. En gros, aider ces fournisseurs, souvent de petits composants et matériels, à trouver des solutions… et à baisser leurs prix.

Dans une filière où pullulent les TPE et PME à 5 ou 10 millions d’euros de chiffre d’affaires mais qui manque cruellement d’ETI (entreprises de taille intermédiaire), ce travail d’accompagnement basée sur un tiers de confiance est séduisant sur le papier. Mais en plus des problèmes du moment (crise Covid, prix de l’acier, effets de ciseaux calendaires) qui accaparent les PME, il se heurte aux lourdeurs de l’administration centrale qui peine à débloquer quelques subsides et aux hésitations des régions. Pourtant, le budget d’accompagnement d’une grappe régionale ne se situerait qu’aux alentours de 170000 euros.

Lors du tout récent Conseil national de l’Industrie le Premier ministre Jean Castex a retenu cette démarche CARE comme emblématique de la filière ferroviaire, notamment au vu de sa capacité à renforcer la solidarité avec les PME. Cela suffira-t-il à booster ces dynamiques de grappes, à encourager une meilleure collaboration industrielle entre donneurs d’ordre et sous-traitants?